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Sunday, 18 July 2021

Les défis que lance la crise de la COVID-19 à New Delhi

 By Sébastien Goulard

 


L’Inde est le pays le plus nombreux au monde ; elle compte des villes surpeuplées et extrêmement polluées où la distanciation sociale reste exclue pour un quart de la population installés dans des bidonvilles ; l’épidémie de Covid-19 s’y annonçait catastrophique. Avec 9 520 décès dus à la Covid-19, la mortalité provoquée par la pandémie reste, cependant, encore sous contrôle et en-dessous des craintes formulées par les experts au début de la crise. Mais la situation pourrait changer rapidement, alors qu’après deux mois de confinement, l’Inde a entamé à partir du 1er juin 2020, la reprise progressive de son économie. Car comme dans les autres pays touchés par la Covid-19, les conséquences de cette pandémie ne sont pas que sanitaires, et cette nouvelle maladie pourrait aggraver les défis auxquels l’Inde est confrontée.

Le premier cas confirmé de la Covid-19 en Inde est survenu, le 30 janvier 2020. Les premières personnes infectées sont des étudiants indiens de retour de Chine, ou des voyageurs qui viennent de séjourner dans des foyers de la pandémie à l’étranger (Italie, Allemagne…). Très vite, le gouvernement met en place des dispositifs de dépistage dans les principaux aéroports du pays et le 11 mars 2020, l’Inde arrête de délivrer des visas touristiques. La Covid-19 est encore considérée comme une menace provenant de l’extérieur. Mais à partir du 15 mars, alors que l’Inde enregistre son centième cas de contamination, et qu’est découverte la présence de super propagateurs à l’intérieur du pays, de nouvelles mesures sont prises pour tenter d’endiguer la propagation…
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Pour la suite et l'intégralité de l'article publié, en français, dans le numéro 57 de la revue Outre-Terre intitulé, Virus planétaire - Géopolitique de la Covid-19 : https://www.cairn.info/revue-outre-terre-2019-2-page-229.htm.

Le volume est, lui, disponible dans les boutiques, librairies et bibliothèques numériques suivantes :

 

Friday, 26 June 2020

Relations Inde-Maurice : jusqu’où ira le « chotabharatisme » ?

By Shafick Osman


Qui veut comprendre la politique mauricienne et de surcroît, sa politique étrangère, doit absolument avoir des notions de sa géopolitique interne, plus particulièrement celle portant sur les différentes « communautés » de Maurice et l’histoire du pays, notamment sur la colonisation française (1715 – 1810), l’abolition de l’esclavage de 1835, et l’arrivée massive de travailleurs indiens, après l’abolition de l’esclavage, soit au milieu du 19e siècle, qui a considérément changé la démographie de l’île car les « indo-mauriciens » sont devenus, après quelques décennies, la communauté majoritaire du pays au détriment de cette communauté maladroitement appelée « population générale » qui regroupe tant les « blancs », les créoles (métis) et les « afro-créoles » (les « noirs », des descendants d’esclaves essentiellement).

Dernier élément dans cet effort de compréhension la composition religieuse de la population mauricienne qui, selon le dernier recensement de 2011, établit que les hindous sont à 48,5% (recul de 2,5%), les chrétiens à 32,7% (augmentation de 1,4%), les musulmans à 17,3% (0,7% de plus), et les bouddhistes et autres religions « chinoises » à 0,4% (baisse de 0,3%).


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Relations Inde-Maurice : jusqu’où ira le « chotabharatisme » ?

(lu 172 fois, au 26 juin 2020)

L’Inde et la domination de l’océan Indien : les îles comme pièces maîtresses

By Christian Bouchard


Depuis la fin de la Guerre froide et les années 1990, le contexte géopolitique et stratégique de l’océan Indien a grandement évolué. Parmi les grandes évolutions, notons l’importance accrue des flux maritimes, l’intensification des flux énergétiques, un accroissement démographique considérable, le développement de nombreux conflits armés, l’accroissement des menaces non traditionnelles, la prolifération nucléaire ainsi que l’influence grandissante des deux géants asiatiques que sont l’Inde et la Chine. Sur le plan naval, le développement d’une marine de haute mer par l’Inde, le déploiement permanent de la marine chinoise et un engagement accru des puissances occidentales concourent à une nouvelle phase de compétition stratégique et de militarisation dans l’océan Indien, mais aussi à une certaine coopération internationale dans la lutte collective aux menaces non traditionnelles telles que la piraterie maritime, les trafics illégaux, les migrations clandestines et la pêche illégale. C’est dans ce contexte complexe et mouvant que doivent s’apprécier aujourd’hui la valeur stratégique et le rôle militaire des États et territoires insulaires de l’océan Indien.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : L’Inde et la domination de l’océan Indien : les îles comme pièces maîtresses

(lu 417 fois, au 26 juin 2020)

Diplomatie navale de l’Inde dans l’océan Indien

By Vallabhu Srilatha (translated by Valeria Ferretti and
Shafick Osman)


L’océan Indien, troisième plus grand océan du monde, comprend quarante-huit États côtiers et insulaires, dont dix-huit en Afrique, onze au Moyen-Orient, sept en Asie du Sud, six en Asie du Sud-Est, cinq États insulaires et l’Australie.


Au milieu de l’océan Indien, l’Inde surplombe dans la région les lignes de communications maritimes (SLOCs) ; sa proximité aux points d’étranglement (choke points) de la région de l’océan Indien (ROI) et sa forte dépendance à l’océan en ce qui concerne ses ressources énergétiques et son commerce la rendent vulnérable tant sur les plans conventionnel et non conventionnel qu’aux défis sécuritaires. La Marine indienne a été parmi les premières à reconnaître les implications de la réorientation plus internationale du pays au début des années 1990. La situation a évolué et l’Inde est passée de la période du non-alignement à une collaboration avec les grandes puissances, les acteurs régionaux et les petits États du littoral de l’océan Indien.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Diplomatie navale de l’Inde dans l’océan Indien

(lu 324 fois, au 26 juin 2020)

Rivalités océaniques entre l’Inde et la Chine

By Gilles Boquérat


Lorsque les Chinois occupèrent les îles Paracels au début de l’année 1974, la réaction, ou plutôt l’absence de réaction officielle, retint l’attention de l’ambassade de France à New Delhi. Un diplomate se déplaça pour rencontrer le chef du bureau des affaires chinoises au ministère des Affaires étrangères indien. Ce dernier commenta que « l’occupation par la force des îles Paracels doit être considérée comme le signe précurseur d’une stratégie des mers du Sud, qui, de la part de Pékin, vise à encercler l’Asie du Sud-Est et à y exercer en fin de compte la plus grande influence possible dans les domaines stratégique, politique et économique ». Les îles Spratleys également revendiquées pourraient bien être le prochain objectif, permettant à Pékin de contrôler une voie de passage stratégique. Encore plus préoccupante était la mansuétude de Washington qui, dans un front anti-Moscou, pourrait permettre à l’avenir une certaine extension de l’influence chinoise dans tout l’océan Indien et jusqu’à la côte orientale de l’Afrique. Quarante ans plus tard, si l’Union soviétique a disparu et que les États-Unis sont sur leurs gardes vis-à-vis de Pékin, l’hypothèse n’en demeure pas moins valable avec la Chine construisant à Djibouti sa première base militaire à l’étranger et l’Inde étant de plus en plus préoccupée par les intrusions croissantes de la Marine chinoise dans son périmètre traditionnel de sécurité.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Rivalités océaniques entre l’Inde et la Chine

(lu 331 fois, au 26 juin 2020)

Wednesday, 24 June 2020

Inde - Afrique : l’échelle intercontinentale

By Nathanaël Herzog


1,396 milliard d’Indiens en 2025 et 2,5 milliards d’Africains à l’horizon 2050. Delhi a compris que pour devenir une très grande puissance, elle doit changer d’échelle et que l’Afrique précisément peut lui tenir de tremplin. Cherchant à prendre sa revanche sur l’histoire coloniale, la sixième (bientôt cinquième) puissance économique mondiale veut retrouver une place de premier plan sur la scène internationale avec un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, faire son entrée au G7 et jouer un rôle plus important au sein de l’OMC. Elle va donc doper son soft power de plus grande démocratie du monde sur le continent : ouverture de 18 nouvelles ambassades sur le continent d’ici à 2021, le nombre des missions indiennes résidentes passant de 29 à 47 (une de moins que la Chine et trois de moins que les États-Unis) ; elle s’appuiera sur sa diaspora de quelque 2,5 millions de personnes. Des Indiens qui sortent de leur pré-carré est-africain et s’installent progressivement en Afrique de l’Ouest : Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana ou Mauritanie. D’après Africa-India Facts & Figures 2015, publié conjointement par l’Economic Commission for Africa des Nations-unies et la Confederation of Indian Industry, pour la période 2010-2015, les exportations de l’Inde vers l’Afrique ont augmenté de 93% et les importations à partir de l’Afrique vers l’Inde de 28%.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : 2018/1 Inde-Afrique : l’échelle intercontinentale

(Lu 286 fois, au 24 juin 2020)

Le partenariat stratégique entre l’Inde et Israël

By Efraim Inbar (translated by Laurent Amelot)


L’Inde et Israël sont deux civilisations anciennes. Ensemble, ils partagent un passé colonial sous domination britannique et ont été les premiers à devenir indépendants (en 1947 et 1948, respectivement) lors de la vague de décolonisation qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Tous deux sont nés du résultat de partitions désordonnées et ont, depuis lors, préservé le caractère démocratique de leur régime en dépit de conditions parfois très défavorables. Alors que Jérusalem a toujours été intéressé à entretenir de bonnes relations avec l’Inde, Delhi a longtemps hésité à nouer des relations diplomatiques complètes avec l’Etat hébreu. À l’origine, les dirigeants indiens avaient une perspective antisioniste. Après l’indépendance, ils montrèrent une grande sensibilité à l’égard du bloc arabe, ce qui peut s’expliquer par l’existence d’une importante minorité musulmane en Inde même. Il faudra donc plus de quatre décennies à Delhi pour surmonter ses réticences et établir des relations bilatérales fructueuses avec Israël.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Le partenariat stratégique entre l’Inde et Israël

(Lu 242 fois, au 24 juin 2020)

La dynamique des relations entre Inde et Russie

By Himani Pant (translated by Esther Feingold)


Un reportage du Los Angeles Times de 1986 qualifiait le partenariat indo-soviétique comme « le plus solide bien que le plus étrange qui fût ». L’affirmation était correcte dans la mesure où cette relation n’était pas fondée sur des valeurs communes, mais sur des intérêts nationaux. L’entente entre les chefs d’État suivants se poursuit de nos jours et elle traduit une résilience immunisée contre les changements politiques. La fondation officielle de ce partenariat remonte à l’année 1947 quand les relations diplomatiques entre l’Inde et l’Union soviétique furent établies.

Dans les années 1950, l’Union soviétique commença à réorienter son attention vers l’Asie du Sud afin de contrebalancer l’influence des États-Unis dont elle avait le sentiment qu’ils « attrapaient l’un après l’autre les pays d’Asie faibles et dociles pour les accrocher à leurs wagons ». Dans le cadre de cette quête d’influence elle avança aussi bien avec l’Inde qu’avec le Pakistan.

Le facteur Chine joua également un rôle important dans la consolidation des relations indo-russes. La rupture sino-soviétique devenant tangible dans les années 1960. Et ce alors que l’Inde avait son propre lot de désaccords avec la Chine. Au fur et à mesure que les relations sino-soviétiques se détérioraient, l’Urss trouva dans l’Inde un partenaire de bonne volonté. Qui plus est : l’Inde était aussi bien préoccupée par l’aide US au Pakistan ainsi que la présence des États-Unis dans l’océan Indien (base aérienne et navale US sur l’île de Diego Garcia).


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : La dynamique des relations entre Inde et Russie

(Lu 241 fois, au 24 juin 2020)

L’Inde et l’Otan : quel partenariat ?

By Sébastien Goulard


Selon la Banque mondiale, l’Inde est devenue la sixième économie mondiale en 2017 devant la France. Elle a aussi surpassé la France dans le domaine militaire puisque selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), l’Inde occupe désormais la cinquième place pour ses dépenses militaires après les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite. L’Inde est aussi le premier importateur d’armement au monde, devant l’Arabie saoudite (pour la période 2012 - 2016), les fournitures provenant principalement de la Russie son partenaire historique ; et elle espère devenir une puissance exportatrice d’armes Make in India. Puissance nucléaire depuis 1974, mais ne siégeant pas comme membre permanent au Conseil de sécurité de l’Onu, l’Inde cherche à renforcer sa puissance militaire et diplomatique.

D’autre part, les États-Unis, notamment sous l’Administration de Donald Trump, semblent considérer l’Inde comme un partenaire stratégique très proche au même titre que certains membres de l’Otan. Sans parler d’une adhésion de Delhi à l’Otan, pourrait-il avoir un rapprochement entre l’Inde et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ?

Les réactions américaines à l’acquisition d’un système de défense antiaérienne russe par Delhi nous montre que ce partenariat reste fragile.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : L’Inde et l’Otan : quel partenariat ?

(lu 265 fois, au 24 juin 2020)

Monday, 15 June 2020

Les relations nippo-indiennes dans l’ère de l’Indo-Pacifique

By Noemi Lanna (translated by Esther Baron)


La « nouvelle ère des relations nippo-indiennes » semble initiée dès avant sa proclamation officielle par le Premier ministre Abe à l’occasion de sa visite en Inde en décembre 2015. Depuis 2000 – année durant laquelle fut lancé le partnership stratégique entre l'Inde et Japon – l’entente entre les deux pays s’est sensiblement renforcée. Dans le cadre économique on est passé d’une relation bilatérale marquée par des asymétries prononcées à une synergie favorisée par la complémentarité entre l’Abenomics, le programme de réformes économiques lancé par le Premier ministre Abe et l’Act East Policy, fortement voulue par son homologue Modi.

L’assistance affectée par le Japon continue d’avoir un poids significatif : l’Inde occupe toujours le premier rang sur la liste des pays destinataires d’aides publiques au développement (ODA) japonaises sous forme de prêts et, à l’occasion du sommet tenu en septembre 2014, le Japon s’est engagé à réaliser des investissements (y compris les ODA) pour une valeur de 3,5 trillions de yen dans les cinq années à venir. Il s’agit d’un objectif qui ne sera pas difficile à atteindre si l’on considère que les investissements directs étrangers du Japon, en Inde, qui s’élevaient à un peu moins de 29,8 milliards de yen, en 2005, frôlent actuellement les 500 milliards (465 en 2016). Toutefois, à la différence de ce qui advenait il y a quelques décennies, l’assistance ne constitue qu’un des cadres d’interaction entre les deux économies. La signature du Comprehensive Economic Partnership Agreement entre les deux pays (février 2011) a multiplié les opportunités de coopération, favorisant une augmentation du commerce. Entre 2005 et 2016, le volume des échanges de l’Inde avec le Japon a quasiment doublé et celui du Japon avec l’Inde à peu près triplé.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Les relations nippo-indiennes dans l’ère de l’Indo-Pacifique

(Lu 217 fois au 15 juin 2020)

Inde-Corée : la route n’est plus si longue

By Maurizio Riotto (translated by Esther Baron)


Les premiers rapports entre la Corée et l’Inde sont suspendus entre la réalité et la légende. Le Samguk yusa (Mémoires des Trois Royaumes), texte historique coréen achevé par le moine bouddhiste Iryŏn (1206-1289) autour de 1280, rapporte au deuxième livre un fragment (sinon une reprise complète) du Karakkuk-ki (Chroniques de Karak), relatif à la fondation même du royaume di Karak (ou Kaya), où les destins du sous-continent indien se rencontrent déjà avec ceux de la péninsule coréenne. Le texte rapporte entre autre que le fondateur du royaume, le roi Suro [référence traditionnelle 42-199 (!)], tarde à prendre épouse, attendant que la volonté du Ciel y pourvoie. C’est ainsi qu’en l’année mentionnée par la chronologique traditionnelle comme l’an 48 après J.-C. arrive sur les rives du royaume de Kaya un vaisseau avec à son bord une noble jeune fille et sa suite. Elle se présente en ces termes :

« Je suis une princesse du pays d’Ayut’a. Mon nom est Hŏ je suis âgée de seize ans. Cinq mois auparavant le roi mon père et la reine ma mère me dirent : ‘La nuit dernière nous avons vu en rêve le Seigneur du Ciel qui nous a appris que le roi Suro de Karak était était descendu sur terre par son ordre et que c’était un homme saint et animé de l’esprit divin. Celui-ci avait depuis peu édifié son propre État et n’a pas encore élu une compagne ; voilà pourquoi le Seigneur du Ciel nous a dit de t’envoyer toi, afin de devenir sa reine’ ».


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(Lu 221 fois au 15 juin 2020)

Delhi vu de Pékin

By Zhang Yike


Ces dernières années, tout comme l’ascension de la Chine, « l’émergence de l’Inde » est devenue une expression fréquemment évoquée. Il se peut qu’il y ait toujours un débat sur le mode de développement, les potentialités et l’influence de chacun des deux pays. Il n’en reste pas moins que ces deux puissances importantes n’entretiennent pas des relations importantes. D’un point de vue historique et géographique, les échanges entre la Chine et l’Inde restèrent limités alors que toutes deux étaient des civilisations millénaires. L’obstacle de la chaîne de l’Himalaya ainsi que l’absence d’une tradition maritime cohérente en Chine empêchaient les aventures chinoises en Asie du Sud en même temps que les conflits étaient évités. La colonisation de deux pays mit fin à l’isolement, à la fois l’un par rapport à l’autre et par rapport au reste du monde. Par ailleurs, contrairement à d’autres relations bilatérales stables à long terme, la relation sino-indienne se trouve actuellement dans une période de changement rapide et elle évoluera considérablement à l’avenir. La réforme et l’ouverture de la Chine à la fin des années 1970 et les réformes de l’Inde au début des années 1990 ont conduit à des changements majeurs influant directement et indirectement sur les relations bilatérales dans presque tous leurs aspects. Aujourd’hui des types d’administration différents, l’écart entre les niveaux économiques et les ambitions géopolitiques sont non négligeables.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Delhi vu de Pékin

(Lu 356 fois au 15 juin 2020)

L’emprise financière de la Chine sur Sri Lanka : quelles implications pour l’Inde ?

By Laurent Amelot


Stratégiquement localisé au sud de l’Inde continentale, à l’ouest des îles Andaman et Nicobar et à proximité immédiate de la principale artère du commerce maritime entre l’Orient et l’Occident, Sri Lanka est confronté aux trois principaux défis des petits États dans la conduite de leurs relations internationales. Le premier concerne leur capacité à assurer leur indépendance face à un voisin immédiat potentiellement hégémonique et avec lequel les relations sont largement déséquilibrées eu égard à leur puissance politique, économique, démographique et militaire respective.

Le deuxième est lié à la gestion d’une même communauté ethnique chez les deux voisins mais susceptible, chez le puissant, du fait de son poids politique intérieur, d’influencer la direction et la conduite de la politique étrangère et, chez le petit État, de représenter une force en quête d’autonomie, capable de remettre en question les fondements de l’unité et de la souveraineté nationale, ainsi que l’intégrité territoriale. Cette attitude est de nature à conduire le petit État à percevoir son puissant voisin comme une menace. Le troisième participe de la capacité du petit État à se détacher de son face-à-face inégal avec son puissant voisin par un rapprochement avec un ou plusieurs acteurs extra-régionaux afin de rééquilibrer son lien bilatéral avec la puissance régionale locale sans toutefois devenir dépendant de l’un des acteurs extra-régionaux, devenu son nouveau partenaire.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : L’emprise financière de la Chine sur Sri Lanka : quelles implications pour l’Inde ?

(Lu 303 fois au 15 juin 2020)

Inde - Pakistan : sept décennies de méfiance, de défiance et d’opportunités perdues

By Olivier Guillard


Il y a de cela soixante et onze ans, à l’été 1947, après deux siècles d’une omnipotente présence commerciale, politique et coloniale dans le sous-continent indien, la couronne britannique, éreintée par la Seconde Guerre mondiale autant que consciente de l’irrésistible appétence des peuples pour la décolonisation, décidait enfin de dissoudre son British Raj en Asie méridionale et de laisser aux populations locales le soin de décider de leur quotidien, de façonner leur futur. Une décision politique de bon sens mais exécutée dans une précipitation coupable aux conséquences lourdes, sur laquelle nous reviendrons plus loin ; un retrait opéré dans des conditions passables expliquant – pour partie seulement – le cadre maussade (quand il n’est pas critique) dans lequel évolue encore au printemps 2018, trois générations d’homme plus tard, le « couple » indo-pakistanais. À contretemps et contre-emploi d’une mondialisation qui, en ce XXIe siècle achevant déjà sa seconde décennie, imposerait logiquement à ces deux mastodontes – 1,5 milliard d’habitants à eux deux – prometteurs mais bornés, après avoir tant partagé des siècles durant, de mutualiser leurs moyens et potentiels respectifs pour un bénéfice mutuel. Ce serait hélas faire fi d’une litanie de drames – à commencer par ces quatre conflits dont le dernier remonte à moins de vingt ans –, de contentieux (nous reviendrons plus longuement sur la thématique effervescente de la souveraineté de l’ancienne Principauté du Cachemire) et d’une succession d’événements douloureux, délicats si ce n’est impossibles à oublier, à pardonner.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Inde - Pakistan : sept décennies de méfiance, de défiance et d’opportunités perdues

(Lu 241 fois au 15 juin 2020)

L’avenir géo-démographique de l’Inde. Perspectives géopolitiques et géoéconomiques

By Alfonso Giordano


Avec presque un milliard et trois cents millions de personnes, l’Inde est actuellement le second pays plus peuplé du monde et sa plus grande démocratie. Bien que cela puisse sembler surprenant, on a aujourd’hui déjà une idée raisonnablement fiable de son profil géo-démographique d’ici vingt ans. Parce que la majorité écrasante des personnes qui peupleront le pays en 2040 sont déjà vivants et y vivent. Les inconnues concernent en revanche les personnes encore à naître et celles qui vont décéder d’ici là. Ce que nous savons, c’est que malgré la basse drastique du taux de natalité pour les deux dernières générations le niveau national du taux de reproduction demeure au-dessus de ce qui est nécessaire avec environ 2,5 naissances par femme. Alors que l’espérance de vie à la naissance est aujourd’hui estimée à 68 ans – soit le niveau des États-Unis tout de suite après la Seconde Guerre mondiale – et en bonne voie de poursuivre cette ascension.

Par contre ces deux tendances – natalité et mortalité –, même si elles ne devaient pas être conformes à l’évolution prévue, ne pourraient pas à court terme transformer de manière considérable le tableau de l’Inde en 2040. Et du moment où les tendances migratoires internationales n’influeront pas sensiblement sur l’évolution de la population indienne, ce seront l’actuelle pyramide des âges et les perspectives assez prévisibles et, comme nous l’avons dit non déterminantes à court terme, de la fécondité et de la mortalité qui modèleront substantiellement les futurs contours géo-démographiques du pays. Ce qui exclut naturellement une catastrophe quelconque, actuellement inimaginable.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : L’avenir géo-démographique de l’Inde. Perspectives géopolitiques et géoéconomiques.

(Lu 242 fois au 15 juin 2020)

L’innovation en Inde : évolution des produits et processus vers des « business models »

By Basudeb Chaudhuri


En général, la capacité d’innovation d’un pays ou d’une entreprise se mesure par le nombre de brevets obtenus. Pendant la période 2002 à 2015, L’Inde occupe la 19e place, loin derrière les pays avancés ou les pays comme la Chine ou la Corée du Sud. De plus , 78% des demandes de brevets sont déposées par des Indiens non-résidents en Inde, ce qui réduit encore la portée de l’innovation autochtone, mesurée par cet indicateur important. Néanmoins, si on inclut dans la définition de l’innovation non seulement les connaissances scientifiques et technologiques incorporées dans des services ou des produits, mais aussi un ensemble d’applications ou de pratiques, de changements de méthodes d’organisation ou de gestion, ou encore la création de valeur ajoutée avec peu de ressources, on constate que l’Inde se distingue par sa créativité et son esprit d’innovation à de nombreux égards technologiques, managériaux et organisationnels.



Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : L’innovation en Inde : évolution des produits et processus vers des « business models »

(Lu 152 fois au 15 juin 2020)

Agriculture en Inde : les activités connexes ont dépassé le secteur traditionnel

By Baadr Alam Iqbal (translated by Sébastien Goulard)


L’agriculture, qui est le secteur le plus important de l’économie indienne, ne se porte pas bien et fait face à une crise de croissance et de développement. Ce secteur a enregistré une croissance très faible de 1,8%, bien loin de l’objectif des 4% pour soutenir l’économie du pays.


LA PRIMAUTÉ DE L’AGRICULTURE

Environ 60% de la superficie de l’Inde est arable [...], ce qui en fait le plus grand pays en termes de terres arables au monde après les États-Unis. L’agriculture indienne est dominée par un grand nombre de petites exploitations occupées pour l’essentiel par leur propriétaire.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Agriculture en Inde : les activités connexes ont dépassé le secteur traditionnel

(Lu 197 fois au 15 juin 2020)

L’entreprise indienne et ses mutations

By Basudeb Chaudhuri


Avant la révolution industrielle britannique et européenne, l’Inde produisait environ 25% de la production manufacturière mondiale selon les historiens de l’économie comme Angus Maddison. Le déclin de cette base et de sa place économique dans le monde coïncident aussi avec la colonisation de l’Inde par l’Empire britannique et la politique de l’extraction de ressources mené par celui-ci. Néanmoins, à partir de la fin du XIX e siècle, il y un renouveau de l’entrepreneuriat indien, avec deux figures iconique, Jamsetji Tata et Ghanshyam Birla, qui créeront des empires industriels, transformés en conglomérats modernes, comme les zaibatsus japonais ou les chaebols coréens dans l’histoire industrielle de l’Asie orientale.

Les familles Tata et Birla ont été largement présentées dans des travaux sur l’Inde, le rôle de ces deux groupes dans le développement industriel de l’Inde au XXe siècle étant largement connu ; notamment celui de Birla dans le soutien au mouvement d’indépendance de Gandhi ; l’oeuvre philanthropique des deux groupes ; ainsi que la fonction pionnière de Jamsetji Tata dans l’acier et de son successeur JRD (Jehangir Ratanjir Dadabhoy) Tata dans l’aéronautique.

Dans ce récit sur le développement économique, on fera leur place à l’orgueil et au récit national précisément incarnés par les noms de Tata et de Birla lesquels voulaient démontrer la capacité entrepreneuriale des Indiens comme défi à la domination coloniale ; un siècle plus tard, le rachat des sociétés britanniques Corus (l’acier) puis de Jaguar et Land Rover par Ratan NavaiTata, le successeur à la tête du groupe Tata, fut perçue en Inde comme une revanche sur l’empire britannique.


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(Lu 161 fois au 15 juin 2020)

Démonétisation, l’agenda caché du gouvernement indien

By Cyril Fouillet, Isabelle Guérin, Jean-Michel Servet


Le 8 novembre 2016, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a annoncé la démonétisation quasi immédiate de tous les billets de 500 et 1 000 roupies (équivalant respectivement à 6,85 et à 13,7 euros) et l’introduction d’une nouvelle série de billets de 500 et 2 000 roupies. La population de ce pays, dont un quart des 1,3 milliard d’habitants est illettré, avait jusqu’au 30 décembre (moins de deux mois) pour échanger ces billets en agence bancaire ou à un bureau de poste. L’Inde avait déjà expérimenté une démonétisation d’une partie de ses coupures en circulation. Mais jamais avec une telle ampleur.


En janvier 1946, par décision du Raj britannique (le régime colonial britannique), la Banque Centrale Indienne (RBI) avait retiré les billets de 1 000, 5 000 et 10 000 roupies alors en circulation. L’objectif était de combattre les faux-monnayeurs. Même si une rumeur provoqua une certaine panique en annonçant le retrait des billets de 100 roupies, beaucoup plus utilisés, ce qui s’avérera une fake news, cette démonétisation affecta peu une population n’utilisant pas, dans sa très grande majorité, de coupures à dénomination aussi élevée. Quelques années plus tard, Chintaman Dwarakanath Deshmukh, gouverneur de la RBI de 1943 à 1949, déclara qu’il s’était plus agi d’une conversion que d’une démonétisation.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Démonétisation, l’agenda caché du gouvernement indien

(Lu 292 fois au 15 juin 2020)

Le processus de démonétisation en Inde

By Gian Paolo Caselli (translated by Julien Hautefort)


En peu d’années, de 2015 à 2017, le gouvernement indien a tenté de moderniser l’économie avec trois mesures législatives structurelles. La première mesure se proposait de moderniser le système de circulation monétaire à l’intérieur et introduisait dans le même temps une réforme fiscale qui unifiait le régime des impôts indirects en le soustrayant à la jurisprudence des États. Les deux autres mesures entendaient contraindre les citoyens à détenir moins de richesses en or ou en comptant. En novembre 2016, le gouvernement de New Delhi a éliminé la fonction de moyen d’échange des billets les plus répandus, ceux de 500 et 1 000 roupies de la série Mahatma Gandhi. Le 8 à minuit ces billets furent mis hors circulation et remplacés par de nouveaux billets de 500 et 2 000 roupies. Le but de la mesure était de faire lumière sur l’énorme quantité de ressources clandestines détenues en comptant.


Le Premier ministre, dans le discours où il annonçait le lancement de ce processus, déclarait ses objectifs : une démonétisation de l’économie en tant que « guerre contre la corruption, l’économie clandestine et le terrorisme qui portent des blessures à une économie en général du même coup affaiblie ». L’intention du gouvernement était d’empêcher l’utilisation des billets en question, vrais ou faux, qui servaient à financer des activités illégales ou même terroristes. L’opération était d’une grande importance car les deux billets représentaient 86% du comptant en circulation. L’Inde ayant un système fondé presque entièrement sur le comptant : de toutes les transactions seulement 20% s’y effectuent par la voie digitale ou bancaire, par comparaison avec les 40% dans d’autres grands pays comme le Brésil ou la Chine.


Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Le processus de démonétisation en Inde

(Lu 150 fois au 15 juin 2020)

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