By Apratim Mukarji (translated by Sébastien Goulard)
L’Inde a assisté à une polarisation accélérée de sa société depuis
que le gouvernement de Narendra Modi est arrivé au pouvoir en mai 2014.
Le sécularisme, soit l’un des principes directeurs de la Constitution de
l’Inde, s’est trouvé confronté à un dur assaut des forces de l’hindutva
actuellement installée dans des structures de pouvoir qui méritèrent
naguère la qualification suivante : « L’harmonie religieuse fait la
force de l’Inde ».
Ces forces, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du
gouvernement ont réclamé à grands cris la suppression du terme de «
séculier » du Préambule de la Constitution. À part cette démarche,
d’autres développements ont créé une atmosphère d’exclusion des
soi-disant « étrangers » et de promotion de la culture/de l’histoire «
authentiques » de l’Inde. Par conséquent, jamais les communautés
minoritaires, en particulier les musulmans et les chrétiens, ne se sont
senties aussi peu en sécurité depuis l’indépendance en 1947.Un ancien
vice-président, Hamid Ansari, a fait face en 2017 à une campagne de
diffamation menée par le Bharatiya Janata Party (BJP) et le gouvernement
de Narendra Modi, immédiatement après sa démission de son poste à la
fin de l’année dernière pour avoir attiré l’attention sur cette tendance
accusée dans le pays : le fait que nous soyons une société plurielle
n’est pas un sujet de débat... Plus de 4 600 communautés vivent en Inde
dans leur diversité de langue, de foi, de nourriture, de vêtements, de
style de vie et autres caractéristiques. Le problème est aujourd’hui de
savoir si l’État respecte ou non les principes de la Constitution. Le
dialogue sur la religion a toujours existé dans ce pays et il continuera
d’exister... Mais ce dialogue ne sera fructueux que si la sécurité
physique est assurée... Le sécularisme n’est pas mort, mais il est
absolument soumis à des pressions. Voilà à quoi nous devons nous
confronter collectivement en tant que citoyens ».
Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : L’enjeu séculariste en Inde
(Lu 227 fois au 15 juin 2020)
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